Enfance, Biennale de Cachan 2023 Ramasser des marrons dans la cour de l’école, les cacher dans mes poches boursouflées, les caresser comme un réconfort, les collectionner encore et encore . Et puis, partir en courant, plus vite que le vent, comme un oiseau en piqué, les chaussures ailées. Sauter de cases en cases, drôle de chemin fragmenté de la « Terre »jusqu’au « Ciel ». |
![]() |
Les remous de la mémoire 2022 « Il faut longtemps pour que ressurgisse à la lumière ce qui a été effacé » écrit Patrick Modiano Il faut, pour cela, se débattre dans un réseau de fils inextricables, s’enfoncer dans la solitude et les strates du temps perdu, du temps passé, du temps qui passe. Arracher des morceaux de souvenirs. Les laisser s’envoler comme des oiseaux aussi légers que la pensée dans des trouées de lumière. Ou les attacher bien serrés contre son cœur. |
![]() |
Série de gravures 2021, suite de "De passage" L'homme s'inquiète Le temps s'enfuit comme une ombre. Ce qui aurait pu être et ce qui a été. Où est passé le temps perdu ? L'oiseau affronte les vents contraires Seul sans les autres, seul avec les autres Sortir du cadre ou se nicher ? |
![]() ![]() |
Texte confiné (mars-mai 2020) De ma fenêtre, je vois l’atelier de gravure, vide. Mes plaques de cuivre y sont confinées, le carborundum aussi. Mes papiers de soie encrés s’épuisent. Il reste le papier, les crayons et le cutter. Et la nécessité de créer. D’abord Plier, déplier, respirer Couper le papier, ouvrir des espaces où la lumière, le temps et le vent peuvent circuler Des motifs toujours plus petits, toujours plus compliqués, Un projet chassant l’autre dans une course de fond Boulimie Le temps immobile, On a le temps Tant Puis Organiser, ranger, mettre en boîte Emboîter toutes ces petites créations Mettre de l’ordre dans ces heures qui s’entrechoquent et se fondent « Sauver quelque chose du temps où l’on ne sera plus jamais » dit Annie Ernaux à la radio Mais aussi Cogiter, cogiter… Reprendre le thème du kintsugi japonais L’art de réparer les fêlures, les blessures, les fissures Une cicatrice de papier ajourée et dorée Et encore…1 km autour de la maison Silence épais, goulée d’air retenue Personne sur le chemin, photo Détour par le cimetière, des arbres parasols, des arbres à yeux, Des histoires dans les oreilles Le corps au ralenti Enfin L’envol de tous les oiseaux prisonniers du papier, un par jour de confinement, Un à un, éparpillés Gonflés d’air pur |
![]() |
Série de gravures 2019 / Espaces sensibles "Nous vivons presque toujours à l'extérieur de nous, et la vie elle-même est une dispersion perpétuelle. Et pourtant nous tendons vers nous-même comme vers un centre autour duquel nous décrivons, telles des planètes, des ellipses absurdes et "lointaines"." Fernando Pessoa, Livre de l'intranquillité, 1982 |
![]() |
Série de gravures 2019 / De passage Le petit homme, silhouette seule et fragile, rêve sa route dans le silence et l’obscurité. Le temps s’écoule, estompe, efface. L’oiseau scrute, se fige, s’envole. Solitudes de passage dans le paysage. Dans cette série , il s’agit d’une identité intérieure entre le sentiment et la pensée. Je me suis servie de formes encrées–homme, oiseau, poteau– comme d’un alphabet pour écrire des poèmes visuels. Le papier de soie, par sa fragilité et sa finesse, travaillé avec la trame de la tarlatane permet à l’encrage de créer des espaces photographiques entre ombre et lumière et à l’encollage d’obtenir des accidents, plis et rayures. |
![]() ![]() |
Série de gravures 2018 / Les Tropismes " Dans le quartier du Panthéon, des personnages solitaires, sans souvenirs, sans avenir, sont heureux." "... entre les êtres, là où s'agite cette substance fluide qui circule chez tous, passe des uns aux autres, franchissant des frontières arbitrairement tracées." " Ils s'étiraient en longues grappes sombres entre les façades mortes des maisons." Nathalie Sarraute,Tropismes, 1957 En référence au livre de Nathalie Sarraute « Tropismes », avec des gravures sur cuivre (eau-forte) et collages. |
![]() |
Série de gravures 2017 / Identités plurielles, âmes collectives Moi, les autres, nos rêves, nos destins, nos croyances, nos pensées. Tous faits de la même matière, du même trait, du même fil qui s’emmêle, s’enroule et crée des espaces incongrus. Tous reliés les uns aux autres. Tous soumis au destin. Carborundum et collages. Avec cette technique, l’empreinte profonde de l’encre noire s’imprime dans le papier à dessin blanc, épais, solide, velouté. |
![]() |
Série de 6 gravures 2017 / "Nous sommes les lieux où nous avons été." Jim Harrisson Parcours personnel et géographique en 6 gravures : 3 rue Thurot, 16 rue Claude Bouchu, rue de l'Ecole de droit, 60 rue la Fontaine, 40 rue Mathis, 56 rue des Batignolles. |
![]() 3 rue Thurot |